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On a choisi de faire une halte à la MC2, parce qu'on pense que la manière de revisiter la ville que propose cette balade doit aussi permettre d'interroger l'actualité. L'actualité est bien sur le 50e anniversaire des Jeux Olympique (JO) de 1968 à Grenoble dont la MC2 est un des grands symboles de cette époque.

Construction_Maison_de_la_Culture.jpg La Maison de la Culture juste avant son ouverture - ©CG38

Les JO étaient l’occasion pour Grenoble de prendre une dimension qu’elle n'avait pas auparavant. On voit une poussée de constructions et le développement du sud grenoblois. On peut dire qu'il y a deux événements historiques qui ont hissé la ville chaque fois à une dimension supérieure: c'est l'exposition internationale de 1925 et les JO de 1968. Un autre lien entre les deux est l’approche qui se met en place vis-à-vis de la montagne. La présentation des espaces de montagne à l’exposition en 1925 est motivée par une vision impérialiste de la montagne. On le voit confirmé plus tard avec le plan neige par exemple. Ce développement de la montagne, qui va amener la fin de certaines communautés, l'aménagement de la montagne d'une manière industrielle, va se mettre en place à partir de 1925 et elle va triompher en 1968 avec les JO.

Construction_palais_des_sports.jpg Construction du Palais des Sports

Si on revient à notre période, donc 50 plus tard, il y a un peu un discours triomphaliste ici à Grenoble des élites qui disent en gros: « On a fait les premiers JO écologiques. » Durables, parce que, selon le discours de la municipalité, les équipements et les bâtiments ont été recyclés, comme témoigne le quartier du Village Olympique, et qu’alors l’argent public n'était pas gaspillé.». L'approche décoloniale pose la question: Ok, d’accord. Vous avez recyclé le Village Olympique en logements sociaux. Mais en échange - qu'est-ce qu'y s'est passé pour que aujourd'hui l’image de toute cette zone, que ce soit le Village Olympique, l'Arlequin, la Villeneuve, s’est transformée d'une utopie urbaine aux années 70 à un ghetto ethnique? Ces quartiers sont stigmatisés par l'ensemble de la ville comme étant des ghettos ethniques, des quartiers pas trop fréquentés, des quartiers dangereux, des quartiers des drogues, des quartiers où brulent les voitures, etc. Il y a une contradiction dans ce discours triomphaliste sur les JO.

Par ailleurs, on se rend quand même compte qu’en dépit du discours du recyclage, beaucoup d’équipements intégrés dans le projet des JO ont quand même très peu servi, notamment une route départementale, un tunnel et des pistes de bobsleigh. Ces bâtiments sont maintenant devenus des gros morceaux de béton dans la montagne qui ne servent plus et qui ont coûté cher. Le magazine Spot parle des éléphants blancs du Vercors.

Un des participants pointe le lien entre l'olympisme et le nationalisme :

Le lobbying est assez important pour re-promouvoir les fameuses valeurs d'olympisme, qui sont extrêmement douteuses parce qu'on sait qu'il y a un lien très fort entre l'olympisme et le nationalisme et que l'olympisme était un des moteurs de la promotion de la question nationale. À Grenoble aujourd'hui on peut voir une élite qui porte et célèbre les 50 ans. Alors que, au cours des dernières années, les grands événements olympiques ont été vraiment interrogés à cause de leurs impactes très fortes sur les villes, sur la spéculation et à cause de son rôle moteur dans le capitalisme contemporain. On occulte le très profond impact des JO sur l'environnement. Ici c'était une plaine agricole qui était cultivée pendant plusieurs siècles - 1968 marque la disparition de toutes ces terres. Et c'est ça qui est incroyable dans les JO que les décisions se prennent dans un état d'exception. Toute était construit en 24 mois.

Une autre participante rajoute que les dernières années toutes les villes des alpes - non pas seulement françaises, de tout l'arc alpin - ont refusées les JO. La dernière ville de les accueillir était Turin en 2006. Dans un article du Monde diplomatique [https://www.monde-diplomatique.fr/2018/02/CARREL/58374 ] est fait le constat qu'aujourd'hui, les JO sont de plus en plus organisés à l'extérieur de l'Europe.

Quelle culture à la Maison de la Culture, MC2, et pour qui?

Qui peut laisser ses traces en ville? Un témoignage de M. Bouabid, habitant de la Villeneuve, lu par Claske

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