_krugermustfall.jpg Kruger Must Fall La ligue de jeunesse de l’ANC appelle à l’enlèvement du statue de Paul Kruger au centre de Church Square.

On a choisi ici un impasse, une petite rue qui s'appelle Rue Kruger, pour montrer que parfois il faut pénétrer la ville et ses petits vaisseaux. Paul Kruger est un homme politique du milieu de 19e siècle sud-africain, qui est un des leaders de la communauté des Boers. Les Boers sont des descendants des migrants huguenotes françaises, hollandais, et allemandes et qui se sont installés en Afrique du Sud pour fuir les persécutions religieuses. Cette communauté s’est manifestée très vite par son sentiment de supériorité blanche, sa rigidité vis-à-vis des populations autochtones et l'esclavagisme des africains. Les Boers ont maintenue une forte identité culturelle, religieuse et suprémaciste. En réaction à l'abolition d'esclavage par les Anglais en 1834, la communauté des Boers avait décidé de quitter la région du Cap pour partir vers le Nord où ils ont formé deux républiques libres: la république de Transvaal et la république libre d’Orange, dont Kruger était le premier président. C'est ici qu'ils ont affirmé leur identité blanche, huguenote, raciste.

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On ne peut pas dire que Kruger était un acteur d'apartheid, parce que l'Apartheid a été institué formellement en 1948 après la Seconde Guerre mondiale. Mais il en est une icône dans le sens qu’il représentait cette tendance nationaliste blanche sud-africaine. Les deux républiques libres ont par la suite été submergés par les colons anglaises et Kruger s’est exilé à Genève.

Cette rue a été baptisé en 1925 lors du centième anniversaire de sa naissance. Une date qui coïncide avec l'exposition internationale et de la Houille Blance. S'agit-il d'une coïncidence? Nous avançons l'hypothèse que cette figure qui avait été victimisé, exilé, etc. a été récupéré par le nationalisme grenobloise comme une figure romanesque, un héros anticolonialiste quelque part, parce qu'il s'est battu contre les colons anglais. Il nous renseigne en tout cas de la présence d'une tendance nationaliste au sein des élites grenobloises.

Claske fait le lien avec la première soirée de cette troisième édition des Rencontres de Géopolitique critique:

“Lundi soir on a discuté des mouvement décoloniales sud-africains autour de “Rhodes must fall”, qui a commencé par la contestation de statues en Afrique du sud, célébrant l'histoire ségrégationniste du pays autour de la figure de Cecil Rhodes. Il y a un mouvement pareil à Pretoria où une statue de Paul Kruger se trouve au milieu de la place principale de la ville. Après une vaste discussion il a été décidé qu’elle devrait rester pour l’instant, mais ils ont monté une plaque pour contextualiser l’histoire de Kruger.” Cette question sur la toponymie et la commémoration publique se pose partout dans le monde.”

Comment est-ce qu'on peut agir? Discussion sur les possibilités d'action décoloniale dans la ville

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