Son analyse porte entre autres sur l’expérience de la rébellion du Nord Mali. M. Daff explique que le Nord-Mali correspond à l’espace géographique des trois régions économiques et administratives de Tombouctou, Gao et Kidal, soit près des deux tiers du territoire national avec environ 10 % de la population du Mali. Une bonne partie de la population est constituée de Touaregs et de Maures qui pratiquent un nomadisme pastoral à travers la zone sahélienne et saharienne. Le Nord-Mali subit les effets de facteurs naturels défavorables, en particulier l’aridité, l’excentricité géographique, l’enclavement et le sous-peuplement.

Une mauvaise gouvernance a pendant longtemps aggravé les effets négatifs de ces facteurs. En effet, déjà sous la période coloniale, le Nord-Mali était marginalisé car cette zone désertique ne présentait pas d’intérêt économique pour l’administration coloniale. Avec l’indépendance en 1960, cette marginalisation persiste car le Nord est considéré comme une zone lointaine, pauvre et sous-peuplée où les investissements, n’étant pas immédiatement rentables, ne se justifient pas. Lire la suite