Séminaire - René Girard et la pensée décoloniale #1
Par marion le mercredi, février 20 2019, 11:07 - Lien permanent
Avec Ali Babar Kenjah
Essai sur la violence antillaise -René Girard au prisme du discours antillais...
#1 Séance inaugurale: La violence et le sacré au temps des Gilets Jaunes
Introduction au séminaire, à son mode de fonctionnement et à ses différents cadres de pertinence. Présentation du travail de René Girard. Orientation de la réflexion sur une actualisation des thèses de Girard.
Lundi 11 mars, Institut Fourier, salle du Conseil, 14h30-17h
Avec la publication de La violence et le sacré, en 1953, René Girard jette un froid dans de nombreux départements de recherche en sciences sociales et humaines. Ses hypothèses de travail, son interprétation, brouillent la cartographie des pratiques du savoir pour suggérer une théorie unificatrice de tous les champs de production de l’humain : les mécanismes de production de la culture et de production de la nature qui accompagnent l’hominisation jusqu’à la production des textes évangéliques sont exposés. Car la matière de Girard n’est pas la glèbe des fouilles, ni l’immersion au sein des tribus lointaines. Sa matière ce sont les textes. Textes mythologiques et chroniques plus historiques, textes hétérogènes au sein desquels il va mettre en évidence une information récurrente : Aux moments critiques où les sociétés traditionnelles jouent leur survie (crise sociale, famine, épidémies, catastrophes naturelles), les mythes attestent qu’elles mettent universellement en œuvre un processus de restauration de l’unité par la désignation et l’expulsion d’un bouc émissaire chargé de tous les maux. Derrière l’image du bouc émissaire, c’est bien sûr l’universalité du sacrifice humain comme fondation de toute société, que nous invite Girard à reconnaître … Au-delà de ces problématiques générales, il faut délimiter un second champ de problématiques à partir des deux questions suivantes: 1) les thèses de Girard informent-elles particulièrement la violence coloniale ?; 2) ces thèses informent-elles le cas particulier de la colonialité antillaise ? Autrement dit, qu’en est-il de la violence et du sacré au sein du Discours antillais ? Comment Girard et les maîtres de la modernité antillaise dialoguent-ils pour un dépassement ? Deux champs de problématiques seront interrogées transversalement durant le séminaire : 1) logiques mimétiques / raison différentialiste ; 2) violence légitime / violence illégitime...
Ali Babar Kenjah