Appel à contribution : « Penser le destin de l’Afrique au niveau du monde »
Par admin le vendredi, octobre 21 2016, 14:39 - Outiller la paix / Tools for change - Lien permanent
Ce projet de publication est la suite de l’appui du SCAC-Kinshasa (Ambassade France) à l’École d’été de Kinshasa en septembre 2014.
Ce projet de publication est la suite de l’appui du SCAC-Kinshasa (Ambassade France) à l’École d’été de Kinshasa en septembre 2014.
« L’Afrique centrale entre conflits armés, insécurité transfrontalière et recherche de la paix » (Titre provisoire)
SOMMAIRE
Introduction
De quelle Afrique centrale parlons-nous ? La démarche de la publication est la lecture croisée des expériences de conflits, des enjeux de sécurité (socio-politique, économique…) et des efforts pour parvenir à la paix entre le Bassin du lac Tchad et la région des Grands Lacs. Ces deux régions partagent des points communs et aussi des disparités : pôle démographique, place du secteur pastoral dans l’économie agricole, population rurale, haute altitude, niveau élevé de pauvreté, alternance politique difficile, chômage massif des jeunes, périphérie des capitales, importance des dynamiques transfrontalières, etc. Autant d’axes de comparaison.
La justification du livre est de proposer une définition différente de l'Afrique centrale qui serait polarisée par le Bassin du Lac Tchad d'un côté et les Grands Lacs de l'autre côté. Hormis les critères habituels de définition d'une région (socio-anthropologique climatique, géographique, etc.), nous proposons d’utiliser l'analyse des conflits pour montrer qu'il y a des dynamiques qui rendent recevable et pertinente une telle définition ou délimitation de la région.
Évidemment, cette démarche implique automatiquement la remise en cause ou le dépassement d'une approche par pays ou par institutions régionales, car des régions/provinces de certains pays d’Afrique centrale n'appartiennent pas aux dynamiques d'Afrique centrale au sens géographique.
C'est donc le moment essentiel de l’ouvrage car sans définition claire et position forte, il sera difficile de prouver une certaine unité ou "destin commun".
Partie I : Géopolitique de l’Afrique centrale
Nous réinterrogeons l’Afrique centrale. Si on la définit à partir de ces deux régions, quelle lisibilité, quelle unité et quel « destin régional commun » offre l’Afrique centrale d’elle-même ? Quelques pistes :
- Revisiter la cartographie, la représentation de l’espace de l’Afrique centrale Une lecture de l’Afrique centrale par les cartes montre un espace naturel hétérogène (forêt-savane, montagnes), une démographie inégalement répartie, de grands ensembles culturels transfrontaliers, des systèmes économiques extractifs, des conflits-enjeux sécuritaires mondialisés sur un ensemble territorial quasi enclavé, etc. L’axe géopolitique principal que le projet propose est de lire cette Afrique centrale sous l’angle de « l’Afrique centrale du nord » et de celle « du sud » ou de « l’Afrique centrale de l’ouest » et celle de « l’est » autour de ces deux régions. Entre ces deux « Afrique » centrales » se trouve le bassin du fleuve Congo : son hydrographie, ses enjeux environnementaux, ses perspectives de développement socio-économique, sa démographie et ses cultures, ses défis, ses vecteurs de conflit et d’insécurité. Le Bassin du lac Tchad et la région des Grands Lacs, lieux de conflits et d’insécurité concentrés, symbolisent ces deux Afriques centrales.
- Géopolitique des institutions régionales : la difficile intégration régionale Le livre cherche à ressortir les difficultés pour réussir une intégration économique régionale et bâtir des organisations politiques capables de transcender les limites géo-politiques nationales, comparativement à l’Afrique de l’Ouest par exemple. Faute d’une intégration régionale réussie, les États d’Afrique centrale s’écartèlent et disloquent leur région entre CEMAC, CEEAC, CEPGL, CIRGL ou SADC. L’Afrique centrale des institutions régionales se parle-t-elle, ne se marche-t-elle pas sur les pieds ?
- Les rapports transrégionaux de l’Afrique centrale Quels types de rapport entretient l’Afrique centrale avec les autres régions à cheval ou qui la jouxtent ? Ainsi la CEDEAO avec qui l’Afrique centrale partage le bassin du lac Tchad, l’EAC qui partage la région des Grands Lacs avec l’Afrique centrale ou la SADC dont la RDC est membre et qui tire un État d’Afrique centrale vers l’Afrique Australe Comment toutes ces relations façonnent ou influencent les enjeux et défis majeurs en Afrique centrale : la circulation des hommes, la communication, les relations interétatiques, le leadership en concurrence ou en panne, les relations avec l’extérieur, les investissements économiques ou le développement, etc. ?
Partie II : De quelle Afrique centrale le monde a-t-il besoin ou Quelle Afrique centrale voulons-nous construire ?
Perspectives et attentes qu’offre la région face aux défis actuels. Imaginons l’Afrique centrale.
Cette partie cherche à faire ressortir les multiples ressources (naturelles et humaines) de l’Afrique centrale, en tant qu’atouts pour cette région et pour le monde, mais aussi en tant que source de conflits.
Quelles politiques publiques, quels types de gouvernance publique et privée sont indispensables pour bien gérer et valoriser ces ressources afin d’en faire un pilier du bien-être commun dans le contexte actuel de mondialisation ?
Partie III : Terrains de conflits d’Afrique centrale et efforts de pacification : succès et limites
Cette partie est destinée à mettre en valeur les expériences de terrain : chercheurs/universitaires, fonctionnaires (civils ou militaires), organisations de la société civile, institutions internationales, entreprises, etc. Les conflits et les initiatives de sortie de violence seront analysés sous plusieurs regards sous forme de « leçons apprises ».
Partie IV : Dynamiques transfrontalières et prospectives
Bien que la publication est focalisée sur le Bassin du Lac Tchad et la Région des Grands Lacs, cette partie est destinée à interroger les frontières et les dynamiques transfrontalières qui donnent un visage particulier à une frontière donnée : flux, barrières, passerelles, traversées, etc.
Les contributions analysent les rapports de la frontière avec l’État central, avec les Nations et avec les populations. Comment les zones frontalières (population, administration, activités socio-politiques et économiques, etc.) des deux régions (Bassin du Lac Tchad et Grands Lacs), mais pas seulement, se comportent-elles vis-à-vis des capitales ? Souvent périphériques et enrichies de toutes formes de flux transfrontaliers, quels types d’énergies, de dynamismes développent-elles ? Plus globalement, la problématique ici sera comment faire cohabiter les populations transfrontalières au-delà des cloisonnements géo-politiques.
Soubassements des échanges transfrontaliers, des exemples montrent aussi qu’ils peuvent être porteurs de l’insécurité transfrontalière comme « zones grises » des trafics de toutes sortes. Dans le champ de la sécurité transfrontalière, les contributions s’intéresseront aux réseaux et aux groupes armés des Grands Lacs et du Bassin du Lac Tchad. Une lecture historique, géographique, socio-politique ou économique montrant les divergences, les points communs ou les interconnexions possibles. Elles s’attelleront également à montrer quels modes de gouvernance de frontières les États d’Afrique centrale développent-ils ou ne développent-ils pas.
- Approches possibles des contributions : analyse, monographie, prospective, propositions et recommandations des politiques.
- Nombre de pages : 10 (minimum) à 35 (maximum)
- Délais : Fin Novembre 2016.
- Contact : Cyril Musila : cyr.musila@gmail.com; cyril@modop.org
- Sites web : http://cessi.org; http://www.irenees.net, http://www.modop.org