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Aujourd'hui, Lesvos accueille toujours des exilés venus demander l'asile en Europe, à un rythme actuel de 60 arrivées par semaine (septembre 2017). Ils sont désormais installés dans un camp qui fait partie d'un dispositif européen par lequel la logique est d'éloigner la demande d'asile et de trier les personnes. Ce camp, situé près du village de Moria, est trop étroit pour que les personnes qui y sont envoyées disposent de conditions de vie décentes. Des tentes du HCR abritent ceux qui ne trouvent pas de place à l'intérieur. Deux autres périmètres aménagés et créés par des associations locales accueillent les familles, les enfants, les personnes handicapées et ceux qui répondent aux critères désormais codifiés par l'UE de la « vulnérabilité ».

Le camp de Moria – Hotspot – permet d'organiser les renvois des réfugiés vers la Turquie, tels que prévus dans l'accord conclu entre l'UE et la Turquie en mars 2016.

Il y aurait bien plus à dire des situations que réunit l'île de Lesvos. Son université en organisant la conférence « Contested borderscapes. Transnational geography vis-à-vis Fortress Europe » prouve son ouverture sur la société qui l'entoure et sur son temps. Elle a ainsi su créer un espace pour que se réunissent des universitaires engagés, des citoyens concernés et des personnes en situation d'exil (même si elles étaient très peu nombreuses) et où il a été possible de quitter les logiques de l'aide et l'hospitalité pour questionner notre positionnalité et les rapports de force qui la sous-tendent dans une perspective décoloniale. La réflexivité sur nos positions, nos pratiques et nos idées était au cœur des échanges pour questionner, déconstruire et désapprendre et ouvrir de nouvelles perspectives de la relation à l'autre.

http://www.contested-borderscapes.net/