Modus Operandi à la Biennale Monde en Migration
Par Karine Gatelier le vendredi, octobre 26 2018, 14:49 - Lien permanent
Modop participe à la Biennale du réseau TRACE Monde en Migration qui aura lieu du 5 au 30 novembre 2018 avec quatre activités:
- Création de pastilles sonores pour l'exposition « Nous et les autres, des préjugés au racisme » qui sera présentée à la Maison du Livre de l'Image et du Son de Villeurbanne du 6 au 24 novembre et au Patio du 29 novembre au 14 décembre.
- Participation à la journée de travail Témoigner de l’expérience, des mémoires et des héritages des migrations le 16 novembre au Centre du Patrimoine Arménien à Valence de 9h30 à 18h
- Participation et organisation de la table-ronde "Témoigner de l'expérience, des mémoires et des héritages des migrations"
- Organisation de la projection-débat « Vers les traces d'un passé colonial au présent » le 22 novembre à 18.30 la bibliothèque municipale centre-ville à Grenoble
La biennale Monde en migration organisée par le réseau TRACES du 5 au 30 novembre 2018 sera structurée autour d’une multitude d’actions à l’initiative des différents acteurs de la région : conférences, spectacles, concerts, expositions, projections, lectures, visites (70 événements organisés lors de la précédente biennale) !
Création de pastilles sonores pour l'exposition « Nous et les autres, des préjugés au racisme »
Nous présentons deux boucles de pastilles sonores qui sont le résultat d'une série d'ateliers menés dans le cadre du projet Fabrique de l'altérité. Ces ateliers, animés dans différents contextes - lycée, Maison Des Habitants, associations - ont pour but de travailler et remettre en question nos préjugés et stéréotypes en analysant le langage et les comportements quotidiens qui, parfois involontairement, enferment l'autre dans des catégories stigmatisantes. Les ateliers ont donc permis d'identifier collectivement des mots et expressions communément utilisés pour nommer/désigner l'autre ainsi que les préjugés et les comportements auxquels de nombreuses personnes font face. Par des outils d'éducation populaire, nous décortiquons ensemble plusieurs formes de violence qu'il s'agit de mettre en lumière pour inventer de nouvelles manières de penser, d'agir, de s'exprimer et d'être en société. '' Boucle n°1 : Des mots qui assignent'' Pour arriver à ce résultat, nous avons travaillé à partir d'exercices sur la multiplicités des sens et usages de termes qui ont été identifiés comme étant utilisés pour stigmatiser. Nous avons aussi réfléchis et débattu à partir de supports éclairant l'évolution du sens, la diversité des significations circulant autour d'un mot. Pour exemple, nous avons utilisé les supports suivants : Racaille, chanson de Kery James Metis, chanson de Gaël Faye Fais pas ta beurette, documentaire radio d'Ilham Maad Disgrazia, bande dessinée de Coline Picaud L'art de perdre, roman d'Alice Zeniter '' Boucle n°2 : Expériences de violence ordinaire'' Pour travailler à remettre en question nos préjugés et les mécanismes d'assignation, des personnes ont accepté de témoigner et analyser brièvement des situations qu'elles vivent comme des violences ordinaires. Des ateliers de médiation permettront d’utiliser ces bases pour continuer la réflexion et penser nos pratiques quotidiennes.
Conception et réalisation avec Coline Cellier
Participation à la journée de travail Témoigner de l’expérience, des mémoires et des héritages des migrations
Dans cette journée, où le témoignage sera étudié comme objet de connaissance/reconnaissance dans le champ académique, dans la production artistique et plus largement dans l’espace public, nous présenterons la démarche de recherche menée au sein des ateliers radiophoniques qui se déroulent dans les cours de français de l'association Accueil Demandeurs d'Asile. En effet, ces ateliers cherchent à redéfinir les relations d'enquête entre les chercheurs et les cherchés (expression reprise à Pierre Bourdieu) et la façon de produire de la connaissance. Cet espace de parole est un lieu pour faire émerger la prise de parole au sens défini par le sociologue Daniel Veron : « La parole est à prendre, elle doit être conquise. D'abord face à soi-même ; puis dans l'espace social afin que celle-ci soit audible. La prise de parole est agir. » La parole est ici considérée comme un moyen d'être reconnu comme un sujet pensant et agissant.
Le projet est soutenu financièrement par : Fondation un Monde Par Tous, DRAC Auvergne-Rhône Alpes, Grenoble Métropole
Table-ronde Témoigner de l'expérience, des mémoires et des héritages des migrations
La projection-débat Vers les traces d'un passé colonial au présent
L’histoire coloniale n’est pas que de l’histoire. Elle est encore présente dans les mémoires de ceux ayant vécue cette période, dans leur enfants à travers ce qui a été transmis ou ce qui n’a justement pas été transmis. Au-delà, cette expérience coloniale française a aussi forgé une mode de gouverner, de distinguer les Français métropolitains des autres sujets coloniaux, de gérer une population issue des colonies. La parole est ici aux participants de l’Université populaire de la Villeneuve à qui a été posée la question « Que reste-t-il du passé colonial ? » sous forme de vidéo et de lecture théâtralisée des témoignages.
Cette soirée et co-organisée par l'Université populaire de la Villeneuve porté par Modus Operandi, Régie de Quartier Villeneuve – Village olympique et Villeneuve Debout Soutenu financièrement par: IDEX Université Grenoble Alpes, Région Auvergene Rhône-Alpes à travers le programme ARC 7, DRAC Auvergne Rhône-Alpes, Ville de Grenoble, Grenoble Métropole.